Visiter l’île d’Ouessant et ses phares : une île magique

Visiter l’île d’Ouessant, en Bretagne, c’est découvrir certains des phares les plus uniques de France. Ouessant, entourée de 5 phares, est surnommée l’île sentinelle. L’île d’Ouessant appartient à la région Bretagne et au parc naturel d’Armorique. Elle mesure environ 8 km de long sur 4 km de large et se situe à seulement 20 kilomètres des côtes bretonnes.

Cette île sauvage et magnifique illustre les profils accidentés de la côte bretonne. Le dicton local « Qui voit Ouessant voit son sang » exprime de manière dramatique sa nature sauvage et la peur créée par les courants puissants et les roches traîtres de la région. L’île est la gardienne de l’entrée du Canal, et sert de repère visuel à plus de 50 000 navires par an.

Bien que ses habitants ne soient plus isolés du reste du monde, ils perpétuent des traditions séculaires : les maisons sont peintes en bleu et blanc, pour des raisons religieuses, ou en vert et blanc, symbole d’espoir ; des vieilles femmes tissent des croix de dentelle pour représenter leurs maris perdus en mer ; des petits moutons noirs errent librement dans les champs ; et le ragoût de mouton (agneau rôti sous une couche de racines et d’herbes) est toujours le plat typique. Ouessant possède aussi un nombre de phares étonnant pour sa taille, un bon musée d’histoire locale et des promenades et des paysages à couper le souffle. C’est un lieu qui ne déçoit pas !

Comment venir sur l’île ?

Pour vous rendre à Ouessant vous pouvez le faire par la mer ou par les airs. Depuis l’aéroport de Brest il y a des vols réguliers vers l’île avec de petits avions, en seulement quinze minutes vous arrivez sur l’île et pouvez commencer à l’explorer sous toutes ses coutures.

Par mer depuis Le Conquet, Brest et en été depuis Camaret Sur Mer. Je l’ai fait en bateau depuis Le Conquet avec la compagnie maritime Penn Ard Bed. Il est conseillé de réserver le billet en ligne à l’avance. Au Conquet il y a des parkings surveillés où vous pouvez laisser votre voiture. Le bateau fait deux arrêts, le premier à Molène et le second à Ouessant. Il faut environ deux heures pour rejoindre le Port du Stiff. Au port, un taxi-van prévu avec le propriétaire de la maison que j’ai louée m’attendait, mais si vous décidez de visiter l’île pour une seule journée, il y a un minibus qui va du port à Lampaul pour 2,50 €. Quand Je suis arrivée au port pour visiter Ouessant, j’ai été frappée par un groupe de vieux marins assis regardant les touristes débarquer comme si c’était la seule attraction de l’île.

ouessant port du stiff

Où dormir pour visiter l’île ?

L’île compte plusieurs hôtels, bien que je pense que dormir dans une maison traditionnelle de l’endroit où vous voyagez est le meilleur moyen de profiter de la culture de la région. J’ai loué une jolie maison Ouessantine dans un quartier proche des falaises de Calgrac’h qui s’appelle Kerzoncou. C’est un groupe de trois maisons dans une zone isolée, très calme et d’une grande beauté. Dans la partie haute où se trouvait la petite pièce, il y avait une fenêtre d’où l’on voyait la nuit les éclairs des phares du Creach et du Stiff, une merveille. Au cours de la semaine où j’ai séjourné dans cette maison, je n’ai vu aucun voisin, donc si vous recherchez la tranquillité et la discrétion, c’est une bonne option.

Je l’avais réservée sur Airbnb mais je vois qu’elle n’est hélas plus présente sur le site, le propriétaire a dû l’enlever de la location. Pour une autre jolie maison locale, regardez ICI.

Ouessant, le point le plus à l’ouest de la France

Cette petite île bretonne se cache près de l’archipel de Molène, au large de l’anse de Brest et en face du charmant village balnéaire du Conquet, point de départ des bateaux pour visiter l’île d’Ouessant. Elle marque le point le plus à l’ouest de la France métropolitaine. Au-delà d’Ouessant, il n’y a rien, seulement l’océan. Et en arrière-plan, l’Amérique !

La population de Ouessant ne dépasse pas les 850 personnes qui partagent au jour le jour des centaines de moutons concentrés sur à peine 15 kilomètres carrés. Et les habitants vivent dans de charmantes maisons traditionnelles blanches immaculées aux volets bleus. Il n’y a pas de police sur l’île. Ici, tout le monde se connaît et, s’il se passe quelque chose, la nouvelle vole vite comme le vent. Il n’y a pratiquement pas de voitures. En effet, aucun véhicule n’y est autorisé si son propriétaire ne justifie pas d’un séjour à Ouessant supérieur à six mois.

phare à ouessant

Lampaul, le centre névralgique de l’île

Lampaul se situe plus ou moins au centre de l’île, presque tous les services dont dispose Ouessant se trouvent dans ce bourg. Le reste de l’île d’Ouessant est composé essentiellement de groupes de maisons dispersées. Les portes et les fenêtres sont peintes en bleu en l’honneur de la Vierge Marie, comme dans beaucoup d’endroits de la Bretagne.

Lampaul possède une église et un petit port pittoresque. À côté de l’église, il y a un cimetière où se trouve le petit monument de la Proëlla (« retour au pays » en breton). La Proëlla est le nom d’une cérémonie funèbre et également d’une petite croix de cire qui symbolisait le corps des marins lorsqu’ils mouraient en haute mer. Comme le corps n’était pas retrouvé, il ne pouvait pas être enterré dans le sol chrétien, alors la famille le remplaçait par cette croix de cire et et la gardait en veillée à la maison. Après la messe dans l’église, ils l’emmenaient au cimetière dans une urne en bois afin que le corps repose symboliquement. Curieux, non ?

Comment se déplacer pour explorer l’île ?

Des petites routes partent de Lampaul pour vous emmener dans des coins sauvages et fascinants. La meilleure option pour se déplacer sur l’île d’Ouessant est de louer un vélo, bien qu’il soit interdit le long des sentiers côtiers en raison de la dangerosité. Il y a plusieurs compagnies qui louent des vélos sur place, je l’ai fait avec Ouessantcycles pour 40€ la semaine.

Si vous venez une seule journée, vous pouvez le louer dans le même port, mais attention si vous venez le week-end, vous risquez de vous retrouver sans vélo car ils seront tous loués. Si vous venez avec des enfants, ce n’est pas un inconvénient, car ils ont également des modèles adaptés aux plus jeunes. C’est un plaisir de faire le tour de cette île car il n’y a pratiquement pas de voitures. Et si vous en croisez une, ce sera sans doute une vieille Renault 5 qui est sur l’île depuis longtemps !

visiter ouessant à vélo

Les phares de l’île d’Ouessant

Le mythique phare de La Jument règne ancré sur un rocher au milieu de la mer agitée. Curieusement, c’est de cette dangerosité que découle la puissante attraction de cette île. Les naufrages continus ont forcé la construction de phares sur l’île et au large de l’île, aujourd’hui catalogués comme l’ensemble le plus spectaculaire de France. Parmi eux se distinguent le phare de La Jument, ancré au milieu de l’océan, ou encore le phare du Stiff, le phare du Créach (qui est le plus puissant du monde), le phare de Keréon ou le phare de Nividic.

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Des excursions partent du port de Lampaul à bord d’un ancien bateau de la Société nationale de sauvetage en mer, le « Patron François Morin » classé monument historique. Différentes excursions sont proposées, avec les quelles on peut voir d’un peu plus près les phares qui se trouvent dans la mer. Les réservations se font à l’office de tourisme (Lampaul).

1. Le phare de Keréon

Le phare de Keréon est au large de la côte sud-est de l’île, sur le rocher de Men Tensel (pierre ou roche hargneuse en breton) complètement entouré par la mer. Sa construction, commencée en 1907, s’est poursuivie avec beaucoup de difficulté pour le lieu choisi : sur le passage du Fromveur, le détroit qui sépare Ouessant et Molène du continent. La zone est battue par des courants très forts qui rendent la navigation particulièrement périlleuse. Malgré les nombreuses difficultés lors de la construction et le début de la grande guerre en 1914, le phare entre en service le 25 octobre 1916.

Il porte le nom de Charles-Marie Le Dall de Kéréon, officier de la marine française guillotiné en 1794 à l’âge de 19 ans, car le phare a été agrandi grâce à un don de sa nièce.

Il est connu pour sa base carénée faite pour résister au courant et pour être le phare le plus confortable pour les gardiens, spacieux et garni de bois précieux. Le phare a des allures de palais et à l’intérieur se trouvent cinq pièces décorées avec beaucoup de faste. D’abord alimenté au mazout, il a été électrifié en 1972 grâce à deux éoliennes, toujours surveillées par deux électriciens à l’intérieur du phare. Kéreon a été le dernier phare monument construit en France et l’un des derniers à être automatisé. Ce n’est qu’en janvier 2004, en effet, que le dernier gardien a quitté le phare.

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2. Le phare du Stiff

Le phare du Stiff, le plus ancien de Bretagne, domine toute la partie nord-ouest de l’île, domine la mer d’Iroise et se compose de deux tours jumelées, l’une pour le phare et le logement des gardiens et l’autre pour l’escalier et le dépôt de charbon, car il fonctionnait autrefois au charbon, le phare offre une vue splendide sur une très grande zone.

Le phare tire son nom de la falaise Stiff dans laquelle il se trouve, le point culminant de l’île et a été construit en 1689. Depuis 1978 près de Stiff, il y a la tour radar moderne et ensemble ils « veillent » sur ce tronçon très fréquenté et très dangereux de la mer. Les côtes du Finistère, au début du 18ème siècle, n’étaient équipées que des phares de la Pointe de Saint Mathieu, près de Brest et de celui du Stiff, de fait, on comprend donc l’importance de ce phare pour les marins, notamment pour ceux qui s’apprêtaient à entrer dans la Manche.

Le fonctionnement était assuré par un gardien qui habitait à l’intérieur, jusqu’en 1717 uniquement d’octobre à mars, grâce à un brasero qui fonctionnait au bois et au charbon. De 1717 à 1720, en raison de problèmes économiques, son fonctionnement a été suspendu, après cette date, il a repris ses activités. A voir si vous venez visiter l’île d’Ouessant.

phare du stiff

3. Le phare du Creac’h

Le phare du Creac’h, qui en breton signifie « promontoire », est situé à l’extrême ouest de l’île et est très impressionnant et avec la plus grande portée lumineuse d’Europe. Ne le manquez pas si vous venez visiter Ouessant. Visible jusqu’à une distance de 60 km ayant pour tâche de signaler aux navires le tronçon dangereux et fréquenté de l’Atlantique qui, à cet endroit, marque l’entrée de la Manche. A l’intérieur du phare se trouve l’ordinateur qui régule et contrôle l’activité des autres phares de l’île : Nividic, La Jument, Kéreon et Stiff.

Le phare du Créac’h est une tour cylindrique, à bandes noires et blanches, qui supporte une haute lanterne de fer, à la base de laquelle se trouvent une série de bâtiments en forme de fer à cheval. A l’intérieur, le phare est très élégant, tout en bois lambrissé et marqueté.

Dans la pièce située au pied de l’édifice a été créé en 1988 le Musée des Phares et Balises.

phare du Creac'h
Un phare à ne pas manquer si vous venez visiter l’île d’Ouessant

4. Le phare de Nividic

Le phare de Nividic est situé sur un rocher au large de la pointe de Pern dans la partie ouest de l’île, construit à cet endroit car le brouillard, souvent présent dans la zone, obscurcissait les signaux du phare du Créac’h voisin. Sa construction fut longue et laborieuse, elle commença en 1912 et fut endommagée en 1920 suite à une terrible tempête. En raison des mauvaises conditions qui caractérisent la région, les travaux ne se sont terminés qu’en 1936.

À l’origine, le phare de Nividic était alimenté par l’électricité, de ce système il ne reste que deux pylônes au milieu de la mer, actuellement il fonctionne grâce à l’énergie solaire générée par les panneaux solaires placés au sommet de la structure.

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5. Le phare de la Jument

Comme les phares de Nividic et de Kéreon, il n’est pas situé sur la terre, mais sur un rocher appelé Ar Gazek-Coz (« La Vieille Jument » en français), dans un bras de mer, au large de la pointe sud-ouest de l’île. avec des courants très forts, considéré comme l’un des endroits les plus dangereux de la côte, souvent le théâtre de tragédies de la mer. Dont le plus important eut lieu en 1896 qui coûta la vie à 250 personnes, suite au naufrage du Drummond Castle, battant pavillon britannique.

Il a été érigé entre 1904 et 1911 et sa construction a commencé suite à un don de Charles Eugène Potron, qui a échappé à un naufrage dans cette zone de la mer. Le phare, à l’origine habité par trois gardiens et un cuisinier qui, dans certains cas, ont refusé de s’y rendre car, en raison d’un défaut, la structure est affectée par d’intenses vibrations. En juillet 1991, le phare est définitivement abandonné car entièrement automatisé et placé sous le contrôle informatique du phare du Créac’h.

Le phare a été rendu mondialement célèbre grâce au photographe Jean Guichard qui l’a immortalisé avec une photo de l’arrivée d’une vague alors que le gardien sort du phare. En 1948, le réalisateur français Jean Epstein réalise un film documentaire, Le Feux de la mer, consacré au phare de la Jument (vous pouvez le visionner sur cette page).

Copyright Jean Guichard

L’écomusée Niou Huella

L’écomusée de l’île d’Ouessant (labellisé « musée de France ») se trouve dans une maison ouessantine traditionnelle du 19ème siècle. En raison des tempêtes et des vents, l’île manque d’arbres. Autrefois, les ouessantins profitaient des nombreux naufrages en récupérant du bois pour confectionner leurs meubles ! Pour eux, un naufrage signifiait richesse. Ainsi les meubles des maisons ouessantines étaient fabriqués à la main avec ce bois de naufrage par les habitants de l’île.

Dans le musée on peut aussi apprécier les anciens vêtements de la femme ouessantine. Les femmes de l’île étaient (sont ?) rudes, fortes et habituées à vivre seules. Leurs maris passant de longues périodes en mer. Elles étaient chargées d’éduquer les enfants, de s’occuper du bétail, en l’occurrence le populaire mouton d’Ouessant (plus petit mouton du monde), de cultiver la terre et c’était aussi aux jeunes femmes de demander aux garçons de les épouser.

La gastronomie ouessantine

Que dire de la gastronomie ouessantine ? Eh bien, les fruits de mer arrosés de cidre sont un délice. Les crustacés, en particulier les araignées de mer et les crabes, sont pêchés sur la côte d’Ouessant. L’île possède également une mytiliculture (culture des moules).

Le matin, je quittais la maison de location sur mon vélo pour aller à Lampaul afin de faire quelques courses. Vers 9 heures, la poissonnerie à côté de l’église ouvrait. La poissonnière vend des produits fraîchement pêchés par son mari, le matin même. Tout près de l’église il y a aussi un petit supermarché où l’on peut acheter les pommes de terre cultivées à Ouessant, elles sont noires, petites et un peu chères mais elles sont délicieuses simplement cuites.

Il existe plusieurs plats typiques de l’île, l’un d’eux est le « Farz Oaled », une sorte de pudding à base de pommes de terre, de farine, de bacon, de lait et de pruneaux. C’est une ancienne recette ouessantine et elle est préparée d’une manière très particulière ; On met tous les ingrédients dans une lourde marmite en fonte, on la couvre, puis on la met dans un four en pierre et on recouvre la marmite avec de la tourbe récoltée à Ouessant et on y met le feu.

Un autre plat est le ragoût d’agneau et de pommes de terre local. Dans la ville, il y a plusieurs crêperies, où l’on peut manger de délicieuses galettes et crêpes. Les galettes sont faites avec du blé noir cultivé en Bretagne. A Lampaul il y a aussi plusieurs restaurants où vous pourrez commander le typique plateau de fruits de mer ou des moules-frites.

Que voir et faire à Ouessant ?

Les choses essentielles à découvrir sont les croix sur les routes, les falaises, le moulin, les girouettes, l’écomusée, les chemins solitaires, les rochers, l’architecture traditionnelle, les phares, les fruits de mer fraîchement pêchés, le cidre, mais surtout découvrir l’île à vélo.

C’est une île magique, une île qui vous kidnappe et vous plonge littéralement dans un autre univers. Si vous venez visiter Ouessant, vous ne l’oublierez jamais.

Ne manquez pas de visiter l’île d’Ouessant, que ce soit le temps d’une journée, deux journées ou plus ! Cette île vous enchantera.

chapelle notre dame de bonne esperance

D’autres photographies prises à Ouessant

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