Ruines de St Paul : un site historique à Macao

Ruines de St Paul

Beaucoup de gens ont l’impression que le point culminant de la visite de Macao est son large choix de casinos. Cela est très compréhensible car cette ville est indéniablement la capitale du jeu d’Asie. Elle rivalise même avec la prépondérance du jeu de Las Vegas aux États-Unis. Cependant, il y a plus à Macao que les paillettes et le glamour offerts par ses complexes de casino et de divertissement.

Macao était une colonie du puissant empire portugais. Et même aujourd’hui, de belles structures, des maisons coloniales et de vieilles rues peuvent encore rappeler aux gens de la ville son passé colonial. La plus importante de toutes ces structures est les Ruines de Saint-Paul (appelé localement Sam Ba Sing Tzik), classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le nom se réfère à la façade toujours debout de l’église de la Mère de Dieu, construite par les jésuites entre les années 1602 et 1640.

Histoire des ruines de Saint-Paul

Les Ruines de Saint-Paul à Macao représentent un site historique fascinant, témoignant de l’interaction entre les cultures chinoise et portugaise et de l’histoire du catholicisme en Asie. Leur origine remonte à 1563, six ans après que les autorités chinoises ont autorisé les Portugais à s’installer à Macao. Cette année-là, trois jésuites, les pères Francisco Perez et Manuel Texeira, accompagnés de l’étudiant André Pinto, arrivent à Macao. Ils établissent rapidement une résidence et construisent une église modeste en chaume, dédiée à Saint-Antoine. En 1568, le père Texeira parle déjà de 5 à 6000 âmes chrétiennes dans la région, reflétant une rapide expansion du christianisme.

L’importance de Macao s’accroît considérablement avec l’arrivée de Melchior Carneiro en 1568. Destiné initialement à la mission d’Éthiopie, Carneiro, évêque jésuite, se retrouve à Macao où il fonde plusieurs œuvres caritatives, dont un hôpital, le premier de la ville. En 1576, Macao est élevé au rang de diocèse pour ‘le Japon et la Chine’, avec Carneiro comme premier évêque. À cette époque, Macao devient un point de transit clé pour les missionnaires se dirigeant vers le Japon. En 1576, on compte déjà 14 jésuites attendant un passage vers le Japon.

L’histoire des Ruines de Saint Paul est également marquée par les figures de Michele Ruggieri et Matteo Ricci, les premiers missionnaires jésuites envoyés en Chine. Arrivés respectivement en 1579 et 1582, ils font une longue halte à Macao pour apprendre les rudiments de la langue chinoise et obtenir les laissez-passer nécessaires. Macao devient ainsi une étape incontournable pour tous les missionnaires se rendant en Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles.

les ruines st paul

Cependant, en 1595, un incendie dévastateur détruit le collège et l’église. Si le collège est rapidement reconstruit, la construction d’une nouvelle église, plus imposante que la précédente, prend beaucoup de temps. Les travaux, débutés en 1602 sous la direction de Charles Spinola, architecte jésuite, ne s’achèvent qu’en 1644 avec la pose d’une croix de fer au sommet du fronton. Cette église devient alors la plus grande église catholique d’Extrême-Orient et un centre missionnaire actif pour le catholicisme à Macao et dans toute la région. Elle est même connue sous le nom de « cathédrale Saint-Paul », du nom du collège voisin.

Malheureusement, en 1835, un autre incendie ravage l’église et le collège. Seule la façade reste debout. Des ossuaires sont créés dans les murs restants, et le site devient un cimetière jusqu’en 1854. Par la suite, les sépultures sont transférées et les ruines de l’église sont presque abandonnées pendant un siècle. Aujourd’hui, ces ruines sont un témoignage poignant de l’histoire riche et complexe de Macao, marquant l’intersection de deux mondes et de deux cultures.

arrière des ruines de saint paul

Que faire et que voir aux ruines ?

Malheureusement, la plupart des bâtiments originaux ont été détruits par un énorme incendie qui a eu lieu en 1835. Ce même incendie a également causé des ravages au collège St Paul qui se tenait juste à côté de l’Église. Le collège, l’église et la forteresse du mont, où se situaient ces deux structures, était une version Macao de l’Acropolis. De nos jours, la façade est devenue un autel emblématique de la ville. Elle est assise sur une colline abrupte et mesure environ 25,5 m de haut et 23 m de large. Venir à Macao sans visiter les Ruines de Saint Paul est simplement incomplet.

Même si les seuls restes de la structure d’origine sont la façade sculptée à cinq niveaux et les 66 marches de pierre disposées sur une colline escarpée, les ruines de St Paul sont toujours visuellement étonnantes, donc n’oubliez pas d’apporter votre appareil photo lors de votre visite. La façade a surtout survécu au feu parce qu’elle était principalement taillée en granit. Si vous vous rapprochez de la structure, vous verrez des sculptures répandues qui présentent une fusion des styles oriental et renaissance Européenne. Les dessins sont nettement baroques, mais parce que les chrétiens japonais ont fait les sculptures, l’art asiatique est également évident. Certaines des images les plus populaires de la façade sont les voiliers portugais et les scènes jésuites de la Bible.

Si vous allez derrière la façade, vous verrez des restes des murs d’origine qui enveloppaient l’ancienne section de la ville. Le musée de l’art sacré et de la crypte se trouvent également ici. Le musée abrite des objets religieux précieux et des chefs-d’œuvre artistiques comme les crucifix sino-portugais et la peinture de saint Michel Archange, le seul travail survivant du collège de St Paul.

Une autre chose populaire à faire pour les touristes qui visitent le site, est de monter sur l’escalier en acier qui est derrière la grande structure. La façade est déjà nichée sur la colline, mais escalader l’escalier vous amène à des points de vue incroyable, qui sont en fait des fenêtres de la structure au deuxième niveau. Ces fenêtres offrent des panoramas inégalés sur la ville de Macao. Si vous êtes légèrement superstitieux, envisagez de jeter une pièce par une fenêtre du deuxième étage depuis l’escalier. Il s’agit en fait d’une tradition macanaise pour appeler la bonne fortune.

musée

Laisser un commentaire