Guimiliau : un calvaire et une église exceptionnels

guimiliau enclos paroissial

L’un des ensembles les plus impressionnants et extraordinaires de Bretagne peut être admiré à Guimiliau. La petite ville de Guimiliau n’est pas loin de Morlaix dans le nord du Finistère. Même les personnes qui ne sont pas familières avec les églises comme destination de visite apprécieront l’art et l’expressivité des objets à l’intérieur et à l’extérieur de l’enclos paroissial qui abrite des éléments architecturaux et des sculptures sacrées dans un espace très réduit.

La « Porte triomphale », ou l’Arc de Triomphe : cette porte voûtée donne accès au cimetière de l’église paroissiale de Guimiliau. Deux cavaliers, ainsi qu’une vierge, surmontent la porte normalement fermée, qui n’est ouverte que lors des mariages et des funérailles.

porte triomphale guimiliau

Le calvaire de granit bleu, construit entre 1581 et 1586, couronné par une croix de Jésus et les deux bandits qui, selon la Bible, ont été crucifiés avec Jésus. La partie inférieure du calvaire est entourée d’un relief détaillé avec les différents épisodes de la vie du Christ. La naissance du Christ, l’adoration des mages, le portement de croix, l’enterrement et la résurrection sont clairement visibles. Les 80 personnages représentés, vêtus à la mode du 16ème siècle, font du calvaire de Guimiliau le relief le plus riche en figures qui soit.

Visiter l’enclos paroissial de Guimiliau

L’enclos paroissial de Guimiliau, construit entre les 16ème et 17ème siècles, se compose de l’église Saint-Miliau et de son clocher-tour, d’une chapelle funéraire, d’un calvaire et d’une porte triomphale. Il est facile à trouver puisqu’il se trouve au centre de la petite commune de Guimiliau, cherchez « église Saint Miliau à Guimiliau » sur votre GPS et il vous y emmènera. L’entrée dans l’enclos est totalement gratuite !

Vous pouvez également visiter le centre d’interprétation des enclos à Gumiliau, 53 rue du Calvaire (juste à côté de l’enclos paroissial de Guimiliau). C’est un musée de 150 m2 entièrement dédié aux enclos paroissiaux bretons : un retour dans le passé des 16ème et 17ème siècles. L’entrée est gratuite et les horaires d’ouverture sont les suivantes :

  • Septembre à juin : ouvert  du lundi au vendredi de 9h30 à 12h00 et de 14h00 à 17h00.
  • Juillet et août : ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 13h00 et de 14h00 à 18h00. Également ouvert de 10h00 à 12h30 les dimanches et jours fériés.

enclos paroissial de guimiliau

Église et ossuaire de Guimiliau

L’église Saint-Miliau, dédiée à saint Miliau, mêle éléments gothiques et Renaissance. L’église se caractérise par deux nefs et cinq chapelles latérales aux fenêtres extravagantes. Le clocher gothique est le vestige d’un édifice antérieur à l’église actuelle sur le site. De nombreux objets ornementaux ornent l’intérieur de l’église : un orgue en chêne sculpté, un magnifique retable, un bénitier Renaissance, une ancienne bannière de procession de date inconnue, etc.

intérieur eglise guimiliau

L’ossuaire, qui servait autrefois à entreposer des ossements, date de 1648 et s’appelle aujourd’hui la Chapelle Sainte-Anne. Au-dessus de la porte se trouve l’inscription « Memento mori ». Dans l’une des ouvertures de l’ossuaire se trouve une chaire extérieure avec un auvent.

Une rivalité particulière

La forte densité d’œuvres d’art ecclésiastiques à Guimiliau s’explique par une concurrence avec la commune voisine de Saint-Thegonnec. Au temps des guerres huguenotes, vers la fin du 16ème siècle, les villes se disputaient les plus beaux objets de sculpture et de taille de pierre du monde. Après que Saint-Thegonnec ait commandé un arc de triomphe, Guimiliau a emboîté le pas avec le calvaire, pendant que les voisins à quelques kilomètres au nord-est ont croyaient qu’ils étaient en avance avec des croix de pierre élaborées.

D’autres communes bretonnes se sont rapidement jointes au « concours ». C’est pourquoi on trouve aussi des sculptures et de très beaux édifices sacrés à Commana, Bodilis, Pleyben et Sizun, bien qu’en moins grand nombre qu’à Guimiliau.

eglise saint miliau

Les calvaires de Bretagne

La croyance aux forces irrésistibles a toujours joué un rôle majeur dans la région bretonne. Menhirs et dolmens de l’âge de pierre sont les premiers témoins de la spiritualité bretonne. Plus tard, les Bretons convertis au christianisme ont dessiné des croix sur ces menhirs et autres lieux de culte de leurs ancêtres. Cela avait pour but informel de clarifier le détachement final de l’ancienne foi et de marquer le passage au christianisme.

=> Calvaire devant les églises de Bretagne

Quelques siècles plus tard, à l’époque de la « Renaissance bretonne », la symbolique religieuse connut un autre apogée encore visible aujourd’hui. Du milieu du 15ème au 17ème siècle, de nombreux calvaires sont construits en Bretagne. Les anciens maîtres bâtisseurs ont toujours érigé les monuments de pierre à proximité immédiate de l’église associée.

Un Calvaire symbolise la Passion du Christ. Le centre d’un « calvaire » est la croix avec Jésus battu dessus. Dans le célèbre calvaire breton, anges, femmes et soldats sont regroupés autour de la croix, selon la complexité. Le Christ en croix est toujours orienté vers l’ouest, la Vierge toujours vers l’est, c’est-à-dire le début du jour.

calvaire de guimiliau

=> Une spécialité bretonne

Selon l’époque à laquelle elles ont été réalisées et l’habileté de l’artisan, les représentations en granit sont plus ou moins fines. Mais ce sont les figures simples qui donnent aux scènes de l’évangile leur beauté captivante.

Il n’y a qu’en Bretagne, et principalement dans le Finistère, que le Calvaire se trouve dans des enceintes paroissiales spécialement murées, appelées « enclos ». Par une porte, vous entrez dans « l’enclos », qui comprend également dans certains cas un ossuaire en plus du calvaire. L’ossuaire contient les ossements des personnes décédées de la communauté. À l’origine, les ossuaires ont été construits par manque d’espace.

Les calvaires bretons les plus connus se trouvent à Guéhenno, Guimiliau, Lampaul-Guimiliau, Pleyben, Ploudiry, Plougastel-Daoulas, Plougonven et Saint-Thégonnec. En juillet et août vous pourrez découvrir certains calvaires autrement, par exemple avec un éclairage particulier à Guimilliau. Les différentes figures sont trempées dans des couleurs différentes, ce qui augmente encore la fascination en les regardant.

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