Voyager implique souvent des journées intenses, entre déplacements, marches prolongées et découvertes sous des climats variés. Dans ce contexte, rester correctement hydraté est un enjeu permanent. Que vous voyagiez en avion, en train, en bus ou en randonnée, disposer d’eau en quantité suffisante conditionne votre confort, votre énergie et votre santé. Avec quelques astuces pratiques et une bonne organisation, vous pouvez prévenir la déshydratation et vous assurer un accès à l’eau.
Adapter sa consommation d’eau au climat et à l’effort
Vos besoins varient selon la température, l’altitude, l’humidité et votre activité physique. En climat tempéré, comptez en moyenne 30 à 35 ml/kg/jour. Au-delà de 28-30°, ajoutez 0,5 à 1 litre. En montagne, l’air sec et l’hyperventilation augmentent les pertes.
Lors d’une journée de visite soutenue ou de randonnée, prévoyez 0,5 litre par heure d’effort modéré, davantage si vous transpirez beaucoup. Les urines claires et fréquentes indiquent un apport suffisant ; des urines foncées et rares, des maux de tête ou une fatigue inhabituelle doivent vous alerter.
Astuce : si votre journée combine trajets et marche (ex. train + visite + bus), fractionnez vos apports. Buvez 250 à 300 ml à chaque étape (départ, correspondance, arrivée) plutôt qu’un litre d’un coup.
Où et comment recharger gratuitement (ou presque) ?
Les points d’eau sont plus nombreux qu’on ne le pense. Dans les gares, cherchez les sanitaires rénovés et les zones famille ; dans les aéroports, les zones “water refill” après le contrôle. Dans les villes, les parcs, les frontons d’églises et les places principales disposent souvent de bornes publiques. Les offices de tourisme indiquent parfois les robinets accessibles. De plus en plus de collectivités installent des fontaines à eau réseau reliées directement à l’adduction municipale : elles offrent un remplissage fiable et limitent les déchets. Pour vous repérer, consultez la cartographie locale ou, pour comprendre le principe et les usages, regardez ces solutions de fontaines à eau réseau.
Dans les pays où la potabilité est incertaine, partez du principe qu’un traitement est nécessaire. Renseignez-vous à votre hébergement et recoupez avec les conseils de randonneurs ou de voyageurs passés récemment par là. Quand l’eau est “non recommandée au robinet”, planifiez un double stock : un volume prêt à boire et un volume en traitement.

Bien choisir vos contenants : volume, matière et usage
Un contenants unique ne convient pas à toutes les situations. La bonne combinaison dépend de votre mode de voyage.
- Bouteille souple (0,75–1 L) avec embout sport : légère, se comprime quand elle se vide, idéale en ville, trail urbain, visite de musées. Son débit suffit pour boire souvent sans s’arrêter.
- Gourde inox isotherme (0,5–1 L) : garde l’eau fraîche 8–12 h, intéressante en voiture, bus sans climatisation ou plages. Plus lourde, mais robuste et réutilisable à l’infini.
- Poche à eau (2–3 L) + tuyau : parfaite en rando et à vélo. Elle permet de boire par petites gorgées à intervalles réguliers. Pensez au nettoyage (goupillon pour tuyau, séchage complet).
- Jerrican alimentaire ou bidon roulable (10–20 L) pour camping-car/van : solution pratique pour l’intendance au camp. Optez pour une ouverture large (Nettoyage aisé) et un robinet.
Critères à regarder : bouchon étanche, large goulot (accueille les pastilles de traitement), prise en main, compatibilité avec les porte-gourdes, absence de goût parasite, facilité de nettoyage.
Traiter l’eau en autonomie : trois méthodes fiables
- Méthodes chimiques (pastilles de chlore/chloramine, dioxyde de chlore) : légères, économiques, efficaces sur la plupart des bactéries et virus. Temps d’attente variable (30 à 120 min). Goût léger pouvant se corriger avec une pincée d’électrolytes. Vérifiez les volumes traités par pastille et respectez les délais.
- Filtration mécanique (0,1–0,2 micron) : paille, pompe, filtre gravitaire ou bouchon-filtre. Retient bactéries et protozoaires ; pour les virus, ajoutez une étape chimique/UV. Entretien : rétrolavage, séchage, remplacement des cartouches selon la notice.
- UV portatif (stérilisateur) : neutralise bactéries, virus et protozoaires en 60–90 s pour 0,5–1 L d’eau claire. Nécessite une batterie chargée et une eau peu turbide. Complétez par une pré-filtration (café filtre, bandana) si l’eau est trouble.
Combinaison gagnante en sac à dos : un filtre mécanique pour l’eau de rivière + pastilles au cas où + une petite gourde UV pour l’hôtel/ville. En camping-car : filtre sur l’arrivée d’eau + désinfection régulière du réservoir (voir plus bas).

Sel, sucre, minéraux : trouver le bon équilibre
Transpiration, air sec, altitude et climatisation augmentent les pertes hydriques et minérales. Une boisson légèrement salée (0,5 à 0,7 g de sel/litre) aide à retenir l’eau. Pour des efforts prolongés, ajoutez des sources de potassium et de magnésium. Vous pouvez :
- utiliser des sachets d’électrolytes prêts à l’emploi (dosés pour 500 ml ou 1 L) ;
- préparer une solution simple : 1 L d’eau + 1 pincée de sel fin + 2 c. à c. de sucre + un trait de jus d’agrumes.
Évitez les boissons très sucrées en continu : elles hydratent moins bien et peuvent perturber la glycémie. Le café et le thé comptent dans l’apport global, mais alternez avec de l’eau pure. L’alcool déshydrate ; compensez par un verre d’eau entre deux verres alcoolisés et rebootez le matin avec 500 ml d’eau + électrolytes légers.
Stratégie par mode de transport
Avion
Avant les points de contrôle de sécurité : partez avec une gourde vide (les bouteilles pleines seront confisquées). Après le contrôle, remplissez la gourde aux points “refill” ou demandez un remplissage au bar (beaucoup acceptent). Pendant le vol, sollicitez des recharges régulières. Les cabines sont sèches ; ciblez 250 ml par heure de vol, davantage sur les long-courriers. Évitez l’eau chaude des avions si l’origine n’est pas clairement affichée.
Train et bus
Profitez des gares pour recharger. Dans les Intercités/TER, pas toujours de fontaines à bord ; anticipez aux toilettes des gares. Sur les bus longue distance, prévoyez au départ 1,5 à 2 L par personne et une petite bouteille d’appoint accessible dans la poche latérale.
Voiture et camping-car
Placez 1 L par personne à portée de main et un stock dans le coffre : bidon alimentaire 5–10 L + glace ou pains de froid si vous transportez des boissons fraîches. En camping-car, gardez un circuit propre : filtre en entrée, entretien du réservoir chaque trimestre, rinçage après désinfection.
Vélo et randonnée
Deux porte-bidons + poche à eau 2 L si forte chaleur. Étudiez le tracé pour identifier les cours d’eau et les villages. Multipliez les micro-pauses de 30 s pour boire 2–3 gorgées plutôt qu’un grand arrêt toutes les deux heures.

Voyager avec des enfants ou des personnes âgées
Les enfants se déshydratent plus vite, surtout quand le jeu prend le dessus sur la soif. Prévoyez des rappels ludiques : paille colorée, bouteille graduée, chrono toutes les 30–45 min. Pour les tout-petits, l’eau est la base ; évitez les boissons sucrées régulières. Les personnes âgées ressentent parfois moins la soif ; proposez un verre à chaque changement d’activité (départ, pause, repas, arrivée). Emportez des sachets d’électrolytes neutres en cas de diarrhée du voyageur.
Signes d’alerte et conduite à tenir
Maux de tête, crampes, vertiges, bouche sèche persistante, urines foncées, fatigue inhabituelle : stoppez l’activité, mettez-vous à l’ombre, desserrez les vêtements, buvez par petites gorgées toutes les 5 minutes. Associez 500 ml d’eau + électrolytes légers. Si nausées, confinez-vous à de très petites gorgées. En cas de confusion, fièvre, vomissements incoercibles ou absence d’urine prolongée, sollicitez une assistance médicale.
Sécurité sanitaire : quand l’eau n’est pas sûre
Même une eau limpide peut contenir des germes. Dans les régions à risque :
- Faites bouillir 1 minute (3 minutes au-dessus de 2 000 m) lorsque c’est possible. Laissez refroidir dans un récipient propre.
- Combinez filtre + pastilles ou filtre + UV.
- Évitez la glace d’origine incertaine et les jus rallongés à l’eau locale. Préférez les boissons en bouteille capsulée, ouvertes devant vous. Nettoyez régulièrement les bouchons et embouts des gourdes (savon + brosse).
Budget et environnement : boire mieux en produisant moins de déchets
Une gourde inox remplace des dizaines de bouteilles jetables en quelques semaines. Un petit filtre portable vous évite l’achat systématique d’eau minérale. Les fontaines à eau réseau accessibles en ville ou sur des aires de service réduisent les coûts tout en limitant le plastique. En randonnée, une poche à eau bien entretenue dure des années. Pensez aussi au “vrac d’eau” : grands bidons partagés en colocation, sur des voyages longs, pour réduire prix et emballages.
En résumé : une routine gagnante et facile à tenir
Anticipez vos besoins en fonction du climat et du programme. Multipliez les recharges courtes. Équipez-vous d’un duo de contenants complémentaires. Ayez toujours un moyen de traitement et quelques électrolytes. Entretenez le matériel. En ville comme en nature, les fontaines à eau réseau, la filtration portable et une organisation simple vous garantissent de voyager sans manquer d’eau, tout en réduisant les déchets et les dépenses.