Partir à la découverte de l’Asie à moto, c’est choisir une liberté de déplacement inégalée, la possibilité de s’arrêter dans le moindre village ou de s’aventurer sur des pistes oubliées. Mais avant de prendre la route, une question s’impose : quelle moto sélectionner pour parcourir ce continent ? Ce choix déterminera le plaisir du trajet, votre sécurité et votre capacité à vous adapter aux réalités locales.
Prendre en compte la diversité des routes asiatiques
L’Asie offre une variété de routes, du bitume lisse des grandes capitales aux pistes défoncées des montagnes ou aux chemins sablonneux des campagnes. Le climat varie tout autant, passant des moussons tropicales aux froids des hauts plateaux. Le choix de la moto doit donc s’adapter à ces différences : suspension, garde au sol, facilité de réparation, et consommation de carburant doivent être pris en compte.
Définir ses besoins : solo, duo ou groupe ?
Avant d’arrêter votre choix, réfléchissez à votre mode de voyage : roulez-vous seul, à deux, ou en petit groupe ? Un voyageur solitaire privilégiera souvent une moto légère, facile à manier et économique à l’achat comme à l’usage. Les voyageurs en duo devront choisir une machine confortable, stable à deux et capable d’emporter plus de bagages. Les groupes mixtes privilégient parfois la location ou l’achat sur place, ce qui élargit la palette des choix, mais pose des questions de fiabilité et de disponibilité des pièces détachées.
Les critères pour choisir la moto idéale
Fiabilité et entretien
Dans de nombreux pays asiatiques, la simplicité est un atout majeur. Les modèles réputés pour leur robustesse et leur mécanique facile à réparer sont largement plébiscités. Les ateliers spécialisés dans les marques locales sont présents dans toutes les villes, tandis que les modèles exotiques peuvent poser problème en cas de panne. Opter pour une moto répandue dans la région facilite grandement la gestion des petits soucis mécaniques et l’approvisionnement en pièces.
Capacité d’emport
Le volume de bagages à transporter dépendra du type de voyage envisagé : court road-trip ou grande traversée. Un porte-bagages solide, des fixations pour sacoches latérales ou un top-case sont des critères à ne pas négliger pour voyager longtemps ou transporter du matériel photo, du camping ou des effets personnels volumineux.
Consommation et autonomie
L’Asie regorge de stations-service, mais certaines zones reculées imposent de prévoir des étapes plus longues sans ravitaillement. Une moto dotée d’un réservoir de bonne capacité ou sobre en carburant offrira plus de flexibilité et limitera les arrêts imprévus.
Les modèles de motos populaires en Asie
Honda CRF250L / CRF300L : le trail polyvalent
Ce modèle est très apprécié par les voyageurs longue distance : léger, agile, il encaisse les pistes comme les routes asphaltées. Sa popularité en Asie du Sud-Est garantit la disponibilité des pièces et des réparateurs. La version 300L offre plus de puissance pour les longs trajets ou le duo.
Honda Win : la reine du Vietnam
Célèbre pour sa mécanique rustique, la Honda Win (125 cc) est incontournable pour traverser le Vietnam à moindre coût. Elle se prête aux itinéraires urbains comme aux routes de montagne, même si le confort et la tenue de route sont sommaires. Son principal atout : la possibilité de la revendre à d’autres voyageurs à la fin du périple.
Yamaha YBR125 : le choix économique et passe-partout
Ce modèle abordable, disponible dans de nombreux pays d’Asie, s’adresse à ceux qui recherchent la fiabilité avant tout. Peu puissante mais endurante, la YBR125 se faufile aisément dans la circulation urbaine et s’aventure sans mal sur les routes secondaires.
Royal Enfield Himalayan : pour l’aventure et les hauts plateaux
Adaptée aux routes de montagne de l’Inde, du Népal ou du nord de la Thaïlande, la Royal Enfield Himalayan plait par son couple moteur et son confort sur longues distances. Elle permet d’affronter les reliefs du Ladakh ou de l’Himalaya sans broncher, tout en offrant un style authentique et une capacité de portage appréciable.
Scooter automatique : le roi des grandes villes et des îles
Pour un voyage essentiellement urbain ou sur des îles comme Bali ou Phuket, le scooter automatique (Honda Click, Yamaha Mio, etc.) est incontournable. Facile à louer et à conduire, économique à l’usage, il répond aux besoins des voyageurs qui n’envisagent pas de franchir de grandes distances ou de partir à l’aventure sur des pistes accidentées.
Acheter, louer ou expédier sa moto ?
Une question revient souvent lorsque l’on commence à préparer un voyage à moto en Asie : faut-il apporter sa propre monture, l’acheter sur place ou louer ? Chacune de ces solutions présente des avantages et des limites.
- Louer sur place : solution la plus courante, notamment pour les séjours de quelques semaines ou pour tester plusieurs modèles. Les agences de location proposent des motos entretenues, mais il est conseillé de vérifier l’état général, la disponibilité des documents d’assurance, et de prendre des photos avant le départ.
- Acheter sur place : une option intéressante pour les longs séjours, notamment au Vietnam ou au Cambodge, où l’achat et la revente entre voyageurs sont monnaie courante. Cela permet de personnaliser la moto et de mieux gérer l’entretien, mais demande quelques démarches administratives.
- Expédier sa propre moto : réservé aux aventuriers aguerris et aux voyages longue durée. Les coûts de transport, d’assurance et de douane sont élevés. Il faut aussi prendre en compte la compatibilité avec les carburants et les pièces détachées disponibles localement.
La réglementation : circulation, permis et assurance
Permis de conduire
Dans la majorité des pays asiatiques, le permis international est exigé, parfois accompagné d’une traduction certifiée. Certains pays tolèrent néanmoins la conduite sans permis adapté, pour les motos de faible cylindrée par exemple, mais il est toujours préférable de se renseigner sur la législation locale afin d’éviter les amendes et les problèmes d’assurance.
Assurance
Une assurance responsabilité civile est généralement obligatoire pour circuler à moto dans les pays d’Asie. Les offres varient : certaines agences de location l’intègrent dans leur contrat, tandis que l’assurance tous risques est rare. Pour un achat sur place, souscrivez une assurance au minimum contre les dommages corporels et matériels.
Importation temporaire
Expédier sa moto signifie effectuer une demande de carnet de passage en douane (CPD) et de vérification des restrictions douanières de chaque pays traversé. Ces démarches peuvent être longues et coûteuses, mais elles sont incontournables pour un tour d’Asie motorisé.
Conseils pratiques pour voyager à moto en Asie
Préparer la moto avant le départ
- Révision complète : pneus, freins, transmission, électricité et éclairage doivent être impeccables.
- Pièces de rechange : prévoir quelques pièces courantes (bougie, câble d’embrayage, chambre à air).
- Kit de réparation et outillage : indispensable pour gérer les petites pannes en autonomie.
- Bagagerie adaptée : privilégier les sacs étanches, résistants à la pluie et faciles à fixer.
- Équipements de sécurité : casque homologué, gants, protections et vêtements adaptés au climat local.
Adapter son itinéraire
L’Asie se prête à toutes les envies : boucle autour du fleuve Mékong, traversée des montagnes du nord du Laos, exploration des rizières du Vietnam ou des steppes de Mongolie. Il est prudent de se renseigner sur l’état des routes, la présence de zones difficiles d’accès (hautes montagnes, régions frontalières), et les périodes de mousson. Voyager léger, anticiper les changements météorologiques, et planifier des étapes courtes permettent de profiter du trajet.
Santé et sécurité
Un voyage à moto expose davantage aux aléas : accidents, maladies, conditions climatiques extrêmes. Prévoyez une trousse de premiers secours, une assurance santé internationale couvrant la moto, et conservez une copie numérique de vos papiers et contacts d’urgence. Restez vigilant face au trafic parfois chaotique, respectez les limitations de vitesse, et adaptez votre conduite aux habitudes locales.
Voyager responsable : respect des cultures et de l’environnement
La moto permet d’accéder à des régions préservées, mais exige un comportement respectueux. Limitez les nuisances sonores, ne jetez aucun déchet, respectez les traditions locales et les espaces naturels. Préférez les hébergements tenus par des habitants, consommez local, et informez-vous sur les règles spécifiques à chaque région traversée.
En résumé, choisir la moto adaptée à un voyage en Asie demande une analyse sérieuse de vos besoins, de votre budget et des contraintes locales. Anticipez les formalités, privilégiez la sécurité, et prenez le temps de préparer votre itinéraire : un voyage bien organisé est la clé d’une expérience enrichissante et mémorable sur les routes d’Asie.