Que manger en Islande ?

Quand vous préparez un voyage en Islande, la question du budget revient vite. L’hébergement coûte cher, les excursions aussi, et la nourriture suit la même tendance. Cela peut inquiéter avant de partir. Mais on mange bien en Islande si l’on sait où aller et quoi choisir.

La cuisine islandaise vient d’un environnement rude. Longs hivers, peu de terres cultivables, dépendance à la mer et à l’élevage. De cette contrainte est née une table qui mise sur le poisson, l’agneau et les produits laitiers. À cela s’ajoutent aujourd’hui la cuisine internationale, des cafés modernes et de plus en plus d’options végétariennes. L’idée n’est pas de goûter absolument tous les plats “typiques”, mais de trouver un équilibre entre découvertes, réconfort et budget.

Contexte : pourquoi manger coûte cher en Islande ?

Avant de parler de skyr ou d’agneau, quelques repères aident à mieux vivre l’addition. L’Islande importe une grande partie de ses aliments. Le pays est peu peuplé, les distances sont longues, la main-d’œuvre coûte cher. Tout cela se voit sur le prix de l’assiette. Vous sentirez vite cette réalité : un plat du jour dans un restaurant simple peut dépasser facilement les 25–30 euros, un café latte tourne autour de 4–5 euros, une bière dépasse souvent 10 euros. Cela surprend surtout le premier jour.

Beaucoup de voyageurs s’organisent alors autrement : courses au supermarché, sandwichs dans la voiture, repas chauds le soir seulement. Vous pouvez très bien combiner un déjeuner rapide sur le pouce et un dîner plus travaillé dans un restaurant local, sans avoir l’impression de vous priver.

Vous pouvez aussi consulter bonjourislande.fr, un site qui rassemble des conseils pratiques rédigés par des voyageurs qui connaissent bien le pays. Ils expliquent comment gérer le budget repas, où trouver des adresses fiables et comment éviter les pièges qui font grimper les dépenses sans raison. Leur approche est concrète : astuces pour faire ses courses, recommandations de cafés abordables, retours d’expérience sur les portions ou les cartes des restaurants. Cela vous aide à ajuster vos choix avant même d’arriver sur place et à mieux prévoir vos dépenses alimentaires pendant le séjour.

Petit-déjeuner islandais : faire le plein d’énergie

Le petit-déjeuner est votre meilleur allié pour la journée. Dans les hôtels et guesthouses, il est souvent copieux. C’est le moment de manger salé, sucré, et de tenir jusqu’à l’après-midi.

Vous y trouverez souvent du skyr, ce lait fermenté épais servi nature ou avec quelques fruits rouges. La texture rappelle un fromage frais. Beaucoup de voyageurs repartent d’Islande avec l’habitude d’en acheter chez eux une fois rentré tant c’est rassasiant.

Le pain joue aussi un rôle central. Pain noir, pain aux céréales, parfois pain cuit dans le sol géothermique dans certaines régions autour de Mývatn. Vous pouvez garnir ces tranches avec du beurre, du fromage, du saumon fumé, des tranches de jambon ou simplement de la confiture.

Si votre hébergement ne propose pas de petit-déjeuner, pensez à passer dans une boulangerie ou un supermarché la veille pour acheter de quoi vous préparer un premier repas solide. Sur place, le prix d’un café et d’une viennoiserie dans un café revient plus cher qu’un petit-déjeuner maison.

Le poisson, pilier de l’assiette islandaise

Une bonne partie des repas en Islande tourne autour du poisson. Cabillaud, églefin, charbon arctique, saumon, morue séchée… La liste est longue, mais l’idée est la même : poisson très frais, cuisson sobre, accompagnements. Dans un petit restaurant de port, vous verrez souvent une ligne “fish of the day” sur l’ardoise. C’est le meilleur choix : produit du coin, cuisson maîtrisée, prix un peu plus contenu.

Parmi les plats emblématiques, le plokkfiskur est roi. C’est un ragoût de poisson émietté avec pommes de terre, oignons et sauce blanche, servi avec pain noir et beurre. Loin de l’image “gastronomique”, mais après une journée dans le vent, c’est exactement ce que l’on a envie de manger.

Une anecdote revient dans les témoignages : ceux qui pensaient ne pas aimer la morue découvrent ici un poisson ferme, délicat, et se surprennent à le commander plusieurs fois pendant le séjour.

L’agneau islandais : viande des landes

L’agneau islandais a très bonne réputation. Les troupeaux paissent en liberté sur de vastes pâturages, se nourrissent de mousse, d’herbes et d’arbustes. La viande a donc un goût prononcé, qui plaît beaucoup aux personnes qui aiment les saveurs un peu sauvages.

Vous verrez l’agneau sous plusieurs formes : côtelettes grillées, gigot, ragoût appelé kjötsúpa, une soupe de viande avec légumes et pommes de terre. Ce plat figure souvent dans les menus du midi car il cale bien et réchauffe. Dans certains buffets de station-service, l’agneau se retrouve aussi en tranches fines dans les sandwiches ou dans des plats cuisinés. Ce n’est pas toujours de la grande cuisine, mais pour un déjeuner sur la route, cela reste correct et nourrissant.

Si vous n’aimez pas les viandes marquées en goût, mentionnez-le au serveur. Il pourra vous conseiller un plat plus doux, avec poisson ou poulet, désormais présent dans beaucoup de restaurants.

Les spécialités “extrêmes” : à goûter (ou pas)

Quand on parle de cuisine islandaise, deux sujets reviennent toujours : le requin fermenté (hákarl) et la viande de baleine. Ils tiennent davantage de l’expérience touristique que du repas quotidien.

Le requin est longtemps resté une solution de survie. La chair, toxique à l’état frais, était enterrée puis séchée. Aujourd’hui, on le trouve surtout sur les plateaux de dégustation destinés aux visiteurs curieux. Le goût est très fort, l’odeur encore plus. Vous pouvez essayer un tout petit cube, accompagné d’un verre de brennivín, l’alcool local, pour la “photo souvenir”, sans obligation d’en reprendre.

Pour la baleine, le sujet touche à l’éthique. La consommation baisse chez les Islandais, mais certains restaurants touristiques la proposent encore. Rien ne vous oblige à en commander. Si vous préférez ne pas encourager cette consommation, vous trouverez de nombreux autres plats locaux.

Vous entendrez peut-être parler aussi de tête de mouton bouillie, de testicules de bélier marinés, de saucisses de sang. Ces préparations existent surtout dans des contextes festifs traditionnels, et les Islandais les consomment rarement. Ne vous sentez pas obligé d’y goûter pour “mériter” votre voyage. Si vous préférez vous concentrer sur d’autres découvertes locales, rien ne vous empêche de réserver votre curiosité culinaire pour plus tard et de garder votre énergie pour arpenter les paysages, rencontrer des habitants ou voir les animaux islandais dans leur environnement naturel, ce qui donne souvent au voyage une dimension plus mémorable que ces plats très spécifiques.

Soupes, pains et cuisine de refuge

Quand le vent souffle sur le parking d’un site naturel et que vous remontez dans la voiture frigorifié, la soupe prend une autre dimension. En Islande, c’est un plat complet, servi avec du pain et du beurre, voire même la possibilité de se resservir.

La soupe de légumes, parfois agrémentée d’orge ou d’orge perlé, figure sur beaucoup de menus. Elle convient aux végétariens si vous vérifiez qu’aucun bouillon de viande n’a été utilisé. Dans les cafés des villes, vous trouverez aussi des soupes de poisson épaisses, proches d’un chowder nordique.

Le pain noir local accompagne presque toujours ces soupes. Dense, légèrement sucré, il se marie très bien avec le beurre salé ou le fromage. Pendant l’hiver, certains cafés proposent un combo soupe + pain qui devient vite un réflexe à l’heure du déjeuner.

Dans une petite auberge près de Höfn, un couple de voyageurs racontait avoir fini par prendre “toujours la soupe du jour”, peu importe la recette, tant elle les réchauffait après leurs sorties sous la pluie. Ce genre d’habitude rend le voyage plus confortable sans exploser le budget.

Hot-dogs, pizzas et autres options rapides

Tout ne se passe pas dans les restaurants “cosy”. L’Islande a son côté très pragmatique, avec des snacks, stations-service et stands de hot-dogs qui nourrissent une bonne partie des habitants.

Le pylsur, hot-dog islandais, mérite le détour. Il mélange porc, bœuf et agneau, garni d’oignons crus, d’oignons frits, de moutarde douce, parfois de sauce brune. C’est l’un des rares plats encore abordables dans les villes, surtout à Reykjavik. Les stations-service proposent souvent :

  • des soupes prêtes à servir
  • quelques plats préparés comme des lasagnes, du poisson pané, du poulet
  • des sandwiches et salades simples

Ce n’est pas le repas dont vous rêviez en regardant les photos de fjords, mais quand la pluie tombe et que vous avez encore deux heures de route, ce type d’arrêt vous aide à garder le rythme.

Les pizzas et burgers ont aussi pris leur place, surtout en ville. Leur qualité varie, mais ils peuvent sauver une soirée où tout est complet ou hors de prix.

Manger végétarien ou végan en Islande

Il y a quelques années, voyager en Islande sans manger de viande paraissait compliqué. Ce n’est plus vraiment le cas, surtout à Reykjavik et dans les grandes villes.

Dans la capitale, plusieurs restaurants sont entièrement végétariens ou végan. Les cafés affichent des options sans viande, parfois même sans produits laitiers ni œufs. Vous trouverez des bols de légumes rôtis, des soupes, des currys, des burgers végétaux, des pâtes avec sauces aux légumes.

En campagne, le choix se rétrécit, mais il ne disparaît pas. Les soupes de légumes sans viande, les plats de pâtes, les pizzas aux légumes, les salades complètes et les toasts au fromage de type “open sandwich” constituent des solutions fréquentes. Pensez juste à signaler clairement vos contraintes alimentaires, car certains bouillons ou sauces contiennent encore des produits animaux.

Pour les végans, le plus simple est de combiner cuisine maison et repas en ville. En louant un hébergement avec cuisine, vous pouvez acheter légumineuses, légumes et produits végétaux dans les supermarchés, puis garder les restaurants pour des moments choisis.

Desserts, cafés et petites douceurs

Les Islandais ont la dent sucrée. Vous le verrez dans les vitrines des boulangeries et cafés. Gâteaux à la cannelle, roulés à la cardamome, brownies, petits gâteaux à la rhubarbe ou aux fruits rouges.

Le skyr revient ici encore une fois. On le trouve en version dessert, avec coulis de fruits, crumble ou crème fouettée. Après un repas de poisson ou une soupe, un bol de skyr apporte une note fraîche sans donner la sensation d’un dessert trop lourd.

Le café occupe aussi une place à part. Dans les villes, les cafés indépendants sont nombreux, avec un niveau souvent élevé. Vous pouvez y travailler une heure en regardant la pluie sur les vitres, avec un cappuccino et une part de gâteau, sans avoir l’impression de vous “perdre” une demi-journée de visite.

Attention toutefois au budget sucre-café : additionnés, ces arrêts pèsent sur le budget. Une petite astuce consiste à réserver ces pauses pour les journées les plus rudes, vent glacé ou pluie battante, en les transformant en véritavrais bles moments de pause dans le voyage.

Quelques conseils pratiques pour gérer les repas

Pour terminer, quelques idées concrètes peuvent vous aider à profiter de la cuisine islandaise sans exploser votre budget ni votre patience. Vous pouvez par exemple :

  • faire des courses dans les supermarchés les moins chers (Bonus, Kronan) pour le petit-déjeuner et les pique-niques (ou même tous les repas)
  • garder les restaurants pour le soir ou pour un midi dans un lieu qui vous attire vraiment
  • partager un dessert ou un plat si les portions sont très généreuses

Pensez aussi à l’eau du robinet, potable et très bonne. Inutile d’acheter des bouteilles, une gourde suffit. Et si vous aimez préparer vos journées à l’avance, vous trouverez facilement des cartes indiquant les points d’eau accessibles pendant les randonnées. Certains voyageurs apprécient même de remplir leur gourde directement aux sources proches des glaciers, où l’eau est très pure. Pour les personnes qui souhaitent organiser leur itinéraire de façon plus précise, les guides sur l’Islande donnent également des repères utiles pour rester autonome tout au long du séjour.

Enfin, gardez en tête que vous n’êtes pas obligé de cocher tous les plats insolites de la liste. Goûter un bon poisson du jour, une soupe maison, un skyr frais et un hot-dog local donne déjà un bon aperçu de ce que l’Islande met dans l’assiette. Le reste, vous le découvrirez peut-être lors d’un prochain voyage.

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