Où faire du parapente en Savoie ?

Vous regardez le ciel, une voile passe, vous vous dites : « Et si c’était mon tour ? ». Bonne idée. La Savoie offre des sites variés, des vols calmes au-dessus des lacs jusqu’aux décollages d’altitude sur les domaines skiables. Voici un guide pour choisir votre spot, comprendre quand voler, avec qui, et comment profiter de cette expérience sans vous perdre dans le jargon.

Ce que la Savoie offre vraiment

La Savoie, c’est deux grands terrains de jeu : la Combe de Savoie et les massifs autour d’Aix-les-Bains d’un côté, la Tarentaise et ses stations de l’autre. Vous y trouverez des pentes-écoles, des décollages accessibles en voiture, mais aussi des départs en altitude via télécabines. Cette diversité plaît autant aux premiers vols en biplace qu’aux pilotes en progression.

Un conseil pour commencer : choisissez un site « lisible », avec un décollage dégagé et un atterrissage officiel facile à repérer. Puis laissez l’instructeur gérer la météo et la fenêtre de vol.

Les sites autour des lacs et de la Combe de Savoie

Entre les massifs des Bauges et de Belledonne, la Combe de Savoie déroule un relief dégagé. Les vols y sont amples, avec une vue ouverte sur les vallées et les lacs. C’est là que beaucoup découvrent le parapente : un terrain sûr, accessible et lumineux, idéal pour comprendre ce que “voler” veut dire.

Montlambert, Chamoux-sur-Gelon, Val Pelouse

Ces reliefs au sud d’Aix-les-Bains offrent des vols doux et lisibles. Montlambert et Chamoux-sur-Gelon sont des classiques pour l’apprentissage et les beaux plans de soirée. Les clubs locaux et écoles y forment toute l’année dès que la météo s’y prête. Vous y trouverez des infos actualisées sur les décollages et rendez-vous, dont les créneaux en saison estivale.

Le Sapenay et le Revard, face au lac du Bourget

Avec leurs décollages multiples et des atterrissages identifiés, ces sites regardent vers le lac et les Bauges. Le Sapenay est décrit comme un relief orienté ouest qui permet de cheminer du Val de Fier à la Chambotte selon les conditions. Le Revard dispose d’atterrissages officiels (Véniper, « Aixam-Le Topet ») situés le long de la D913. C’est confortable pour une première approche, surtout encadrée.

À quoi vous attendre ?

Des décollages herbeux, des brises régulières les journées stables, des vols contemplatifs en début ou fin de journée. Quand l’air se réchauffe, les ascendances apparaissent et allongent le temps de vol.

Les sites d’altitude en Tarentaise

Ici, on quitte les vallées pour les sommets. La Tarentaise, c’est le domaine des grands décollages : ceux des stations de ski, des plateaux suspendus et des pentes ouvertes sur les glaciers. L’air y est plus vif, la lumière plus franche. Voler en altitude, c’est découvrir la montagne autrement.

La Plagne – Roche de Mio et secteurs de vol

La Plagne propose des vols en été comme en hiver, encadrés par des écoles locales. Vous pouvez décoller au-dessus de la station et survoler la vallée de la Tarentaise, avec des points de départ décrits par les prestataires (secteur de Prariond pour les vols été, et Roche de Mio pour les vols plus haut).

L’école Air Tarentaise / Parapente La Plagne est présente depuis 1998 sur le domaine Paradiski et propose des baptêmes, des stages et des vols accompagnés depuis des décollages situés à proximité des stations. Leurs moniteurs sont titulaires d’un diplôme d’État et l’école est agréée par la FFVL, ce qui garantit le respect des normes de sécurité. En été, le pass piéton est inclus dans le prix du vol pour accéder aux remontées, tandis qu’en hiver un pass adapté est exigé pour emprunter les télécabines.

L’école parapente-la-plagne.com propose aussi des formules pour progresser. Vous n’êtes pas juste spectateur : l’encadrement adapte la prestation à votre niveau, avec des objectifs techniques (mouvements dans les ascendances, approche atterrissage, choix de trajectoire). Selon les conditions, ils ouvrent des vols depuis la Grande Rochette ou depuis les zones accessibles des stations, en combinant parfois marche d’approche + remontées. Pour les enfants, des baptêmes sont possibles, et l’école gère les reports ou annulations météo en proposant des bons ou remboursements.

Les Arcs / Bourg-Saint-Maurice

La station a officialisé des décollages saisonniers (comme Vezaille à Arc 1600 sur certaines périodes), avec accès possible par funiculaire et remontées selon l’ouverture. Les cartes de sites mentionnent aussi des départs plus sauvages autour des forts au-dessus de Bourg-Saint-Maurice, en gardant un œil sur les zones réglementées. Pour un premier vol, passez par une école de la station.

Val d’Isère / Tignes – le royaume des décollages hauts

Val d’Isère met en avant un décollage au sommet de Solaise, autour de 2 500 m, avec vue sur le lac du Chevril et le barrage côté Tignes. Les prestataires locaux confirment des points de rendez-vous en haut des cabines et donnent des consignes d’équipement adaptées à l’altitude. C’est un cadre spectaculaire pour un premier vol en parapente quand la fenêtre météo s’ouvre.

Ce qu’on ressent là-haut

Un matin de janvier, on sort de la télécabine, on s’équipe à l’abri du vent, on court quelques pas, le bruit s’atténue et on s’envole. Le village paraît minuscule, la neige dessine des lignes nettes, les skis qui sillonnent en dessous ressemblent à des points. On comprend vite pourquoi tant de personnes gardent ce souvenir d’une sortie en parapente au-dessus de la Savoie pendant des années.

Quand venir voler en Savoie ?

  • Hiver en station : vols biplace très accessibles grâce aux remontées. Le froid coupe parfois l’envie de rester longtemps en l’air, mais la lumière d’hiver est dure à oublier.
  • Printemps : les journées rallongent, les ascendances reviennent. Les sites de la Combe de Savoie deviennent ludiques pour de jolis plans de fin de journée.
  • Été : le matin pour un vol calme, la mi-journée pour les amateurs d’ascendances (encadrés), le soir pour les vols « carte postalee et photographie depuis le ciel.
  • Automne : air stable, couleurs chaudes, conditions souvent sereines.

Ne vous fixez pas une date « à tout prix ». Une fois sur place, votre moniteur choisit le meilleur créneau. C’est lui qui lit la masse d’air, la brise de vallée… et les orages possibles.

Biplace découverte, stage, ou progression : que choisir ?

  • Biplace : vous volez assis, le pilote gère tout. Vous marchez quelques pas au décollage, vous posez en douceur. C’est l’option idéale si vous souhaitez « voir » avant d’aller plus loin.
  • Stage initiation : pente-école le matin, théorie, puis premier vol quand les bases sont posées. Les écoles autour de Montlambert et de la Combe de Savoie sont connues pour ce format.
  • Stage thermique / cross : pour pilotes déjà autonomes, la Savoie offre des itinéraires autour de la Combe et des Bauges, avec encadrement. Renseignez-vous auprès des écoles locales.

Itinéraire d’une journée type

  • Matin tôt : rendez-vous avec l’école, vérification des conditions.
  • Montée : route, navette, ou remontée mécanique selon le spot.
  • Décollage : on s’équipe, on écoute le briefing, on court quelques pas.
  • Vol : contemplation tranquille ou quelques virages doux si vous le souhaitez.
  • Atterrissage : retour au point de rendez-vous, débrief, café dans le village.

À Montlambert comme au Sapenay, tout est pensé pour voler sans complication. On se gare près du décollage, on prépare tranquillement la voile sur une herbe rase, et l’aire d’atterrissage est facile à repérer depuis le ciel. C’est ce genre de simplicité qui rend ces sites si accueillants, même pour un premier vol. Dans les stations, la montée change d’ambiance : on glisse dans la télécabine, voile pliée sur l’épaule, pendant que les pistes s’animent en dessous. Arrivé là-haut, le décor se transforme. En quelques minutes, on quitte le bruit pour le silence, prêt à courir vers le vide.

À La Plagne, l’organisation est fluide : l’équipe d’Air Tarentaise / Parapente La Plagne s’occupe de tout, du rendez-vous au décollage. Le point de départ se situe souvent à proximité des remontées mécaniques, et le matériel est prêt sur place. Vous montez en télécabine, pendant que le moniteur détaille la zone de vol et la météo du jour. En haut, le vent est souvent stable, la vue s’ouvre sur la vallée de la Tarentaise, et la préparation se fait dans une ambiance calme, presque suspendue.

Réglementation locale et « bon sens pilote »

Les clubs et comités mettent à jour les accès, les zones d’atterrissage, les périodes, et signalent les éventuels travaux ou restrictions. Avant de partir, vérifiez la fiche du site via les structures départementales et les pages des stations. Une notice récente mentionnait la réouverture d’un décollage après travaux à Montlambert : ce genre de détail change votre plan de journée.

Gardez ces réflexes :

  • Respect des zones : certaines vallées comportent des espaces aériens spécifiques ou des secteurs militaires. Les pages « sites » et les cartes en parlent.
  • Respect des cultures et pâturages : restez sur les chemins, refermez les clôtures.
  • Discrétion sonore : brefs briefings, pas de musique au déco, convivialité à l’atterro.
  • Déchets : rien ne doit rester sur place.

Une petite histoire vraie

Un soir de septembre, à Montlambert, une mère et sa fille attendent leur tour. Le vent se calme, la lumière devient dorée. La première part, puis la seconde quelques minutes après. À l’atterrissage, elles se retrouvent avec ce sourire que l’on voit tout le temps ici : large, un peu surpris. « Je pensais avoir peur », dit la mère. Elle n’a pas trouvé la peur. Elle a trouvé le temps de regarder la vallée sans se presser. Cette scène se répète chaque saison, et c’est la meilleure raison de tenter votre chance.

Comment décider, maintenant ?

  • Vous voulez un baptême tranquille et de jolies images : visez Montlambert, le Sapenay ou le Revard avec une école locale.
  • Vous rêvez d’altitude et de grands paysages : La Plagne, Les Arcs, Val d’Isère, avec un créneau calé par l’équipe encadrante.
  • Vous pensez enchaîner sur un stage : contactez une école ancrée en Combe de Savoie ; ces sites se prêtent bien à l’initiation et à la progression.

Et si la météo dit non, vous reportez. Cela ne retire rien à votre projet. Le ciel sera là demain.

Si vous hésitez entre deux sites, laissez votre choix se faire sur un critère : la clarté de l’école. Un moniteur qui prend le temps de vous expliquer les conditions, le déroulé du vol et les possibilités de report mérite votre confiance. C’est souvent ce contact humain qui donne envie d’aller voler.

La Savoie abrite des sites variés, tenus par des équipes passionnées, proches de leurs montagnes. À Montlambert, au Sapenay ou à La Plagne, les écoles locales partagent la même philosophie : faire découvrir le parapente sans stress, avec sérieux et enthousiasme. En quelques heures, vous apprendrez à lire le vent, à reconnaître les brises et à sentir ce moment où la voile vous soulève.

Et quand vous redescendrez, les skis ou les chaussures encore pleins de poussière de neige, vous comprendrez pourquoi la région offre autant de bonnes raisons d’aller skier dans les Alpes : pour son air vif, ses paysages immenses et cette légèreté qu’on emporte avec soi longtemps après le vol. Vous poserez les pieds au sol avec un sourire et une idée tenace : recommencer, dès que possible.

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